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La Pariser Platz, fermée à l'ouest par la Porte de Brandebourg, constitue le coeur de Berlin. La Pariser Platz est le trait d'union entre les avenues du 17 Juin et Unter den Linden.
La forme carrée de la Pariser Platz, située derrière la Porte de Brandebourg, remonte au plan d'urbanisation des années 1732 - 1734, décidé par le Roi Sergent.
La place prit le nom de Pariser Platz en 1814 pour célébrer la prise de Paris par les armées coalisées, dont celle de la Prusse. La même année, le Quadrige de la Porte de Brandebourg, enlevé par Napoléon en 1806, fut ramené à Berlin par les troupes prussiennes, au terme d'un périple triomphal à travers toute l'Allemagne.
A partir de 1850, la Pariser Platz, aux édifices baroques jusqu'alors, fut remaniée dans le style néo-classique. Elle devint alors le symbole de la bourgeoisie ascendante et constituait à l'époque un contre poids à la Place du Château (Schlossplatz), où résidait le pouvoir monarchique.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, tous les édifices donnant sur la place furent sévèrement endommagés, y compris la Porte de Brandebourg.
La proximité de la Pariser Platz avec la ligne de démarcation entre les secteurs occidentaux et soviétique sonna le glas pour les ruines demeurant aux abords de la place.
Seules la Porte de Brandebourg et une annexe de l'Akademie der Künste furent épargnées. En 1961, la construction du mur de Berlin fit de la Porte de Brandebourg, située au milieu du no man's land, le symbole de la division de Berlin et de l'Allemagne.
Après la réunification, le réaménagement des espaces verts de la Pariser Platz, selon les dessins d'Hermann Mächtig de 1880, fut immédiatement décidé.
En 1993, le plan directeur du Sénat de Berlin pour la Pariser Platz souleva une levée de boucliers, notamment parmi les partisans de l'architecture moderne.
Le réaménagement dicta une reconstruction critique
de la place, en lui restituant ses édifices d'antan dans leurs volumes, sans toutefois les reconstruire à l'identique.
Les normes strictes bridèrent quelque peu les architectes dans leur élan créateur. En effet, les architectes durent se conformer à des directives strictes : emploi de la pierre de taille ou calcaire pour les façades, fenêtres ne couvrant pas plus du tiers des façades, hauteur des édifices ne dépassant pas celle de la Porte de Brandebourg.
En venant de l'avenue du 17 Juin, on accède à la Pariser Platz en passant sous la Porte de Brandebourg. Les deux palais qui la flanquent depuis 1998 sont de l'architecte berlinois Josef Paul Kleihues. Il s'agit de la Maison Sommer au nord et de la Maison Liebermann au sud.
Ces deux constructions évoquent les deux palais de style néo-classique construits en 1845 par l'architecte Friedrich August Stüler. Josef Paul Kleihues observa la hauteur d'avant toit des édifices de Friedrich August Stüler tout en les dotant d'un étage supplémentaire. Seules dix des onze travées furent conservées, laissant ainsi un espace vide entre les maisons Sommer et Liebermann et la Porte de Brandebourg. Les ornementations des édifices d'origine furent abandonnées.
La maison Liebermann était par le passé la demeure et l'atelier du peintre berlinois et le président de l'Akademie der Künste de 1921 à 1933 Max Liebermann. L'autre palais prit le nom du maître charpentier Carl August Sommer.
Au numéro 6a de la Pariser Platz, se dresse à présent le Palais am Pariser Platz des architectes Bernhard Winking et Martin Froh. L'édifice reprend les contours et volumes de l'immeuble construit au XIXe siècle. Il comprend une cour, accessible par un passage reliant la Pariser Platz avec l'Ebertstrasse, dominée par une tour, réservée à l'habitat.
La Maison Eugen Gutman (Eugen Gutmann Haus), située aux n° 5a - 6 de la Pariser Platz, est plus connue pour être la représentation officielle de Dresdner Bank à Berlin. Le bureau d'architectes von Gerkan et Marg und Partner renoue avec le style Art déco. L'intérieur du bâtiment est éclairé par un un atrium circulaire. L'étage supérieur abrite de luxueux appartements.
A côté de la Dresdner Bank (n°5), se dresse la nouvelle Ambassade de France, conçue par l'architecte Christian de Portzamparc. La légation fançaise retrouve donc son emplacement historique à Berlin, qui remonte à 1860.
L'édifice accueille les services consulaires, les appartements de l'ambassadeur ainsi que des salons de représentation. A l'arrière de l'ambassade, se trouvent les terrasses et jardins, utilisés à l'occasion de réceptions ou de manifestations culturelles.
L'ambassade est inspirée du palais, détruit lors de la Seconde Guerre mondiale. Il présente une façade symétrique et rythmée par les fenêtres carrées. L'inauguration officielle de l'ambassade eut lieu en 2002, en présence du Président Jacques Chirac et du Chancelier Gerhard Schröder.
Au n° 4a, les logements et bureaux imaginés par les architectes Ortner und Ortner s'insèrent dans un bloc symétrique, où figure une cour intérieure, permettant un éclairage naturel des étages inférieurs. Pour des raisons de sécurité, les fenêtres des étages supérieurs ne donnent que sur cette cour intérieure afin de prévenir tout risque d'attentat à l'encontre de l'ambassade de France.
L'Europäisches Haus, de Hans Kollhoff et Helga Timmermann, constitue la seconde moitié du complexe, qui est accessible depuis la Wilhelmstrasse et l'avenue Unter den Linden. Contrairement aux conceptions répandues à Berlin, les logements se situent aux étages inférieurs. Parmi les espaces de bureaux, l'on peut citer le siège des délégations du Parlement européen et de la Commission européenne.
Au n° 75-77 de l'avenue Unter den Linden, l'Hôtel Adlon reconstruit à l'identique par les architectes Patzschke & Klotze ouvrit de nouveau ses portes en 1997.
Son prédécesseur, construit en 1907, remplaçait déjà un autre édifice, le Palais Redern dessiné par Karl Friedrich Schinkel en 1829, dans le style de la renaissance florentine. L'Hôtel Adlon était considéré comme l'un des plus grands palaces de l'Europe d'avant-guerre. Inauguré par l'empereur Guillaume II, il comptait parmi ses hôtes les plus prestigieux Enrico Caruso ou encore Charlie Chaplin. Détruit en 1945, les ruines furent par la suite rasées pour les besoins du corridor entre les secteurs occidentaux et orientaux.
La décoration intérieure se compose de bois précieux, de tentures et de marbres dans les salles de réception. A noter, la fontaine de marbre noir aux éléphants, qui est la seule pièce d'origine, ornant jadis l'orangerie de l'établissement.
L'Akademie der Künste, elle aussi, retrouve son site historique au n° 4 de la Pariser Platz. Le lauréat du concours n'est autre que l'architecte Günter Behnisch, membre de la vénérable institution. Son projet défraya la chronique, puisqu'il ne suivit pas à la lettre les dispositions du plan directeur, avec une façade de verre. Les proportions de la façade reprennent néanmoins les lignes et proportions du bâtiment détruit lors de la Seconde Guerre mondiale.
Les aménagements intérieurs comptent des salles d'exposition et de conférence, un foyer, des bureaux ainsi qu'un café. La nouvelle construction complète les vestiges de l'ancienne Académie, restaurés fidèlement. Les travaux s'achevèrent dans le courant de l'année 2002.
L'Akademie der Künste avait élu domicile sur la Pariser Platz en 1902 dans un palais édifié en 1710. L'architecte Ernst von Ihne remania l'édifice à plusieurs reprises, en vue de le rendre compatible avec sa nouvelle affectation. De 1937 à 1942, ces pièces étaient les bureaux de l'architecte nazi Albert Speer, l'auteur des plans de la future Germania. De 1949 à 1961, la partie du bâtiment épargnée par la Seconde Guerre mondiale servit de lieu d'exposition aux artistes de RDA.
Inauguré en 2000, le siège de la DZ Bank, ex DG Bank (Pariser Platz 3), de Frank O Gehry, présente une façade stricte et rigide, percée de fenêtres en verre fumé.
L'audace de l'architecte ne se devine pas a priori depuis la Pariser Platz. Le dos de l'immeuble sur la Behrenstrasse, en revanche, annonce déjà un travail intéressant en matière de géométrie et de perspective, par la paroi en forme de vagues ou encore l'emploi de fenêtres en saillie.
Le plus intéressant n'en demeure pas moins l'intérieur de l'édifice, avec son atrium. Celui-ci abrite une salle de conférence qu'éclaire une coupole de verre, étirée toute en longueur, dont la physionomie se rapproche de l'amibe.
Avec son inauguration le 4 juillet 2008, la nouvelle Ambassade des Etats-Unis (Pariser Platz 2) marqua l'achèvement du réaménagement de la Pariser Platz. Le projet connut de nombreux retards, dans la mesure où les Etats-Unis n'eurent de cesse d'exiger du Sénat de Berlin des dispositions de sécurité renforcées de leur légation.
Le lauréat du concours, le cabinet californien Moore, Ruble and Yudell, fut désigné dès 1996. La façade visible depuis la Pariser Platz est une référence post-moderne au Palais Blücher, occupé par l'ancienne ambassade américaine de 1931 à 1941. Elle présente une coupure au son sein, donnant accès à une rotonde.
L'aile de l'édifice comprenant la chancellerie, la résidence officielle et les services consulaires ferme une cour intérieure, ornée d'une colonnade. L'arrière de l'édifice est en revanche décrié par la critique en raison de la monotonie des façades donnant sur le Tiergarten et le Mémorial de l'Holocauste.